André Kasper, Fenêtre d'exil, 1992. | Ville de Carouge

André Kasper, Fenêtre d'exil, 1992.

Dernière mise à jour: 07.04.2021
Un des trésors du Musée de Carouge.

Grâce à cette peinture, intitulée Fenêtre d’exil, André Kasper obtient, en 1992, le Prix de la Ville de Carouge du concours organisé par la Palette carougeoise. Comme le règlement du concours le prévoit, l’oeuvre primée entre automatiquement dans les collections de la Ville de Carouge, gérées par le musée. André Kasper obtiendra, par la suite, d’autres prix dont le Prix de peinture de l’Institut national genevois (1993) et le Prix de la Société genevoise des écrivains (2006) pour un roman, Lumière sur la Wye, publié aux Editions de l’Age d’Homme. Le Musée de Carouge lui a consacré une exposition rétrospective en 2010.

Assise dans la pénombre, une femme dont le visage échappe au champ de vision du spectateur tourne le dos à une fenêtre qui ouvre sur un paysage urbain. Le premier plan, au-delà de la fenêtre, est déjà plongé dans l’obscurité, tandis que, au loin, émergent des bâtiments baignés par une lumière du soir. Les tons chauds, de même que la façade monumentale d’une église qui domine la partie droite du paysage, nous renvoient à l’Italie. Cette impression est toutefois immédiatement contredite par la montagne qui encadre la ville et dont le profil évoque immédiatement le Salève. Dans le même ordre d’idée, la partie gauche présente des bâtiments qu’on pourrait situer à Genève.

Cette peinture, déjà relativement ancienne dans la riche carrière d’André Kasper, est emblématique de sa production ultérieure. Résolument figuratif, utilisant des techniques de peinture traditionnelle, revendiquant des filiations avec les grands maîtres de la Renaissance, l’artiste n’est pas, pour autant, un  nostalgique. Il développe un langage qui lui est propre, nous invite subtilement à découvrir le sens de ses peintures. Le paysage recomposé qui se développe au second plan renvoie certainement à l’exil dont il est question dans le titre. Ce sont également deux pans de la géographie personnelle d’André Kasper, enfant de la région qui a vécu de nombreuses années en Italie.

André Kasper, Fenêtre d'exil, acrylique sur toile, 1992 (61 x 46 cm), Inv. CH92-104.