«En réponse à une sollicitation de la Società delle Associazioni Italiane di Ginevra (SAIG), le Conseil administratif de la Ville de Carouge érige une sculpture sur la place de Sardaigne en honneur à l’immigration italienne de la commune.
A Carouge, cité sarde de par ses origines, les immigrées et immigrés d’Italie ont non seulement participé à l’«invention» de Carouge, comme le retrace le livre d’André Corboz, mais ils ont également joué un rôle majeur tout au long de son histoire, notamment dans l’essor de la ville dans les années 1950 lors de la construction des tours ou à l’occasion du développement de la zone industrielle de la Praille.
C’est au travers d’une sculpture de l’artiste Jo Fontaine que la Ville de Carouge leur rend hommage. La sculpture, réalisée en serpentine provenant d’Italie, mesurant 145 centimètres de diamètre et intitulée Cosmos, est accompagnée par une plaque où est gravée l’inscription suivante : «En reconnaissance aux immigrantes et immigrants italiens et à leurs descendants pour leur rôle dans la construction de la Ville de Carouge.» L’inauguration de cette sculpture a eu lieu en présence des autorités carougeoises et italiennes ainsi que des représentants de la Sociatà delle Associazioni Italiane di Ginevra (SAIG) et de l’artiste Jo Fontaine.
De l’ «invention» de Carouge à son développement
Dès ses origines, la Ville de Carouge doit beaucoup aux italiens, notamment grâce aux architectes piémontais qui ont inventé Carouge de 1772 à 1783. Au XIXe siècle, il y a, à Carouge, une arrivée massive de figuristes, mouleurs de plâtres spécialisés dans la fabrication de figurines, tous originaires de la région de Lucques (Lucca), en Toscane. A la suite de la grave crise agricole transalpine des années 1880, les Italiens sont nombreux à émigrer. Plusieurs familles s’installent à Carouge, telles que les Tagliabue, Zanone et Chriorino. À partir de 1945, les Italiens qui viendront s’installer à Carouge et contribuer à son développement seront à nouveau nombreux. C’est la période des saisonniers. Pour la seule année 1964, ils seront plus de 16'000 à arriver dans le Canton de Genève. Aujourd’hui, l’engagement des Carougeoises et Carougeois d’origine italienne au sein de la commune est reconnue par tous.
Une sculpture en hommage à l’Histoire
Intitulée Cosmos, l’œuvre de Jo Fontaine présente en surface des lignes faussement concentriques tracées par les outils du sculpteur qui nous renvoient à une sorte de cartographie imaginaire du cosmos, aux trajectoires des planètes autour d’un point qui n’est pas vraiment au centre de l’œuvre. La sculpture évoque ainsi une sorte de stèle dressée par une civilisation ancienne qui y aurait fixé sa propre vision de l’univers. Jo Fontaine définit ainsi sa démarche : « Symboliquement, la pierre devient le trait d’union entre le passé et le présent, dans une tentative d’éliminer la contrainte de l’espace et du temps. Dans mes recherches la signification et la simplification des formes me poussent à la limite du dépouillement, proche de la rupture avec la nécessité de faire. Enfin, seuls subsistent au-delà de ma temporalité et de ma finitude, quelques repères et quelques silences qui m’unissent à l’univers. »
Communiqué de presse du Musée de Carouge par Philippe Lüscher, 9 février 2015
Site de l’artiste
http://www.jofontaine.ch/
Crédits photos
Aurélien Bergot