Pierre-Eugène Vibert, La belle fille des vergers, 1918. | Ville de Carouge

Pierre-Eugène Vibert, La belle fille des vergers, 1918.

Dernière mise à jour: 07.04.2021
Un des trésors du musée.
Dès 1913, Pierre-Eugène Vibert collabore avec le poète belge Émile Verhaeren, pour illustrer son recueil intitulé Kato. Vibert imagine cette belle fille des vergers d’après ses poèmes naturalistes célébrant la grandeur du monde paysan et les femmes. L’ouvrage paraît en 1918, chez Kundig, à Genève.
 
L’artiste
Pierre-Eugène Vibert est peintre et graveur. Il est né à Carouge en 1875 et, après avoir étudié le dessin, la peinture et la gravure à Genève, il se rend, en 1892, à Paris avec son frère, le sculpteur James Vibert. Il poursuit sa formation aux Beaux-Arts et travaille comme xylographe de reproduction. En 1898, il réalise un premier recueil d’estampes originales qui le fait connaître. À partir de la Première Guerre mondiale, il partage sa vie entre la France et Carouge où il meurt en 1937.
 
Ode à la nature
La figure humaine est un sujet que l’artiste affectionne particulièrement, de même que la nature. Les deux sont ici réunis dans cette scène paysanne. Une femme dans un arbre se tient à une branche et détache un fruit mûr qui viendra alourdir le tablier noué autour de sa taille. Un halo blanc, comme une percée dans le feuillage, met en avant le personnage et son geste. La lumière apportée par cette blancheur suggère aussi le soleil et la chaleur de l’été. Tout est rondeur et plénitude dans cette gravure: les fruits, les formes de la figure féminine et le cadre formé par les branches.
 
La gravure sur bois
Pierre-Eugène Vibert a participé au renouveau de cette technique, qui n’est alors plus seulement un outil pour la reproduction d’images. Il exploite avec talent les jeux de contrastes, tout en utilisant un minimum de moyens. Un dessin préparatoire (également conservé au Musée de Carouge) est réalisé pour asseoir la composition et le geste de la cueilleuse avant d’entailler le bois. Pour cette œuvre, Vibert n’a utilisé que deux planches, la première pour le tracé ocre rouge et la seconde pour l’aplat vert clair. La couleur blanche est celle du papier, habilement réservé par l’artiste pour illuminer le dessin.
 
 
Pierre-Eugène Vibert, La belle fille des vergers, 1918, gravure sur bois, épreuve d’artiste.