Thomas Maisonnasse, Clairière, 2016 | Ville de Carouge

Thomas Maisonnasse, Clairière, 2016

Dernière mise à jour: 27.06.2019
Une cage d’escalier dans les feuillages

«Avec son Fonds de décoration, la Ville de Carouge a lancé, en décembre 2015, un concours sur invitation pour une intervention artistique dans le bâtiment du Triangle des Pervenches, qui accueille notamment un restaurant scolaire et les archives communales. " C’est le lieu qui m’a inspiré ", raconte le lauréat Thomas Maisonnasse. Ce lieu, c’est la cage d’escalier du bâtiment. Large, évasée, haute de quelque neuf mètres et éclairée par un puits de lumière. " Avec de l’imagination et pas mal de technique, j’ai saisi, là, l’occasion de déplacer mon travail vers une autre dimension ", souligne l’artiste.

Thomas Maisonnasse est photographe, diplômé de l’Ecole supérieure des beaux-arts de Genève (après avoir commencé ses études artistiques à Lyon). Depuis quatre ans, il travaille sur une série de photographies intitulée Tout ce qui se voit sous le soleil, tournant autour de son obsession de l’ombre et, principalement, du rapport mimétique entre l’ombre et son objet. Sur ses clichés, en noir et blanc, on voit des arbres, des forêts et, surtout, un feuillage dense, jouant avec la lumière. Pour son intervention au Triangle des Pervenches, l’artiste a utilisé une photo tirée de cette série, prise à Hiroshima. " De l’image agrandie, pour s’adapter aux dimensions de la cage d’escalier, ne sont gardées que les parties blanches, c’est-à-dire dans la lumière, explique-t-il. Et c’est la découpe de cette ouverture de lumière qu’on retrouve peinte sur les murs, dessinée sur environ 220 mètres carrés de pochoirs autocollants ". Le béton, laissé brut, gris, prend alors la forme du feuillage.

L’effet est vraiment bluffant. Du rez-de-chaussée, quand on lève les yeux au ciel, le plafond devient frondaison. " J’aimerais que les enfants, en entrant dans le bâtiment, se sentent à l’abri, comme dans une clairière ; puis, montant les escaliers, qu’ils s’imaginent grimper dans un arbre ", commente Thomas Maisonnasse. Le puits de lumière, l’ouverture dans le plafond, devient alors soleil ou lune. La réalisation de cette œuvre aura duré un mois. " Un véritable exploit, s’exclame l’artiste. Heureusement, j’ai pu compter sur l’aide et le savoir-faire de Pascal Burri, peintre-décorateur, sans lequel cette peinture murale n’aurait pu être terminée avant l’arrivée des enfants du parascolaire ". »

VivreCarouge n°73, septembre 2016, pp. 8-9

Site de l’artiste
http://www.thomasmaisonnasse.net/

Crédits photo
Aurélien Bergot