En quoi consiste votre travail ?
À faire bouger les gens, tout simplement. Ou au contraire, pas si simplement… Attirer des sportives et des sportifs réguliers lors d’une course à pied, c’est assez facile. Par contre, encourager une personne sédentaire à se mettre en mouvement, c’est plus compliqué! L’enjeu est de réussir à motiver cette catégorie de personnes ainsi que celles qui ont des a priori sur l’activité physique.
La peur du regard des autres, de la sudation, comme la crainte de provoquer des douleurs sont autant de raisons de rester éloigné d’une pratique sportive. Il y a différentes manières de sensibiliser la population aux bienfaits de l’activité physique, et ce, sans parler de «sport», un terme qui peut être interprété comme élitiste.
Mon rôle est de donner le goût du mouvement en stimulant l’intérêt à travers une offre variée et des pratiques nouvelles. L’objectif est aussi de rassurer en donnant des pistes et des outils pratiques adaptés à tous, d’encourager le sport libre et l’utilisation des équipements afférents en améliorant leur accessibilité. En tant que coordinatrice de sport, je mets en connexion les acteurs sportifs locaux pour favoriser les synergies, les initiatives et les collaborations en matière de mouvement. Je soutiens les actions caritatives et solidaires, en épaulant les organismes bénévoles qui œuvrent au développement d’une discipline sportive, en donnant de la visibilité aux projets qu’ils développent et en aidant les clubs à rayonner et prospérer. Ces derniers favorisent le bon développement et la formation de la jeunesse carougeoise.
Une partie de mon travail consiste à coordonner l’offre sportive sur le territoire, afin qu’elle réponde aux besoins de la population. C’est l’essence même du poste de coordinatrice de sport: impulser, puis ancrer le changement pour des habitudes de vie saines, un bien-être individuel et collectif pérenne.
Quelles sont les principales qualités exigées par ce poste ?
Maintenir le goût du travail de terrain est aussi important que d’assurer une veille stratégique continue. Si les philosophies sont changeantes à court terme, ainsi que les disciplines phares et les pratiques en matière d’activité physique, les équipements et infrastructures sportives le sont moins: ils sont construits pour durer. Il nous faut être connectés au terrain, au plus près des associations, des pratiquants, des familles aisées et de celles en difficulté, de leur environnement et de leur quotidien, afin d’anticiper ces changements et d’assurer une offre adaptée au grand public et aux amateurs. Il est nécessaire de comprendre d’où viennent les freins au mouvement ou, au contraire, les motivations. Ce qui implique des compétences communicationnelles et organisationnelles afin de mettre en valeur et en lumière les messages et les prestations adéquats, qui peuvent inspirer les gens et les inciter au changement.
La passion du sport en général est nécessaire pour la pratique de ce métier. Et côtoyer les associations de près, les membres d’un comité bénévole et dévoué pour leur discipline sportive, aussi variées soient-elles à Carouge, n’a fait que renforcer cette passion qui m’anime. Autant d’altruisme, de temps donné à l’autre, c’est magnifique. Je considère cela comme un modèle à suivre: la diffusion des valeurs du sport et de ses bienfaits.