Le plus célèbre des écoliers carougeois souffle trente printemps de facéties, d’humour et de poésie. La Cité sarde se met aux couleurs de Titeuf, pour une fête d’anniversaire concoctée par des fans enthousiastes, à déguster en famille du 1er mars au 2 avril.
C’est à l’encablure de l'école Jacques-Dalphin et de son préau bruyant des joies, des peines et des doutes de l’enfance, que, en 1992, s’est jouée une des plus formidable success story du 9e art. Dans son atelier, un jeune dessinateur, qui ne se fait pas encore appeler Zep – hommage à son groupe fétiche Led Zeppelin – se désespère. « A mon 261e projet refusé, je dégustais une barre chocolatée à la fenêtre (…) C’était l’heure de la récré et j’écoutais les enfants crier deux étages au dessous. Pôv connard du cul! Et toi t’es pourri du zizi à la crotte de nez! (…) Tout était là…», raconte aujourd’hui Zep dans un livre d’or célébrant les trente ans du premier album de Titeuf, Dieu, le sexe et les bretelles, sorti en 1993. Dix-sept albums, trois hors-séries, des livres illustrés, des dessins animés et un film ont, depuis, forgé le succès planétaire de cet enfant à la houppette blonde. Titeuf a le don de faire revivre la part d’enfance de chacun et de chacune dans ce qu’elle a d’universel et d’immuable avec autant d’humour que d’émotion, d’intelligence que de sincérité.
D’une certaine façon, on a tous quelque chose de Titeuf et, sans doute à Carouge, un peu plus qu’ailleurs. Carouge où une association de circonstance s’est créée pour organiser l’anniversaire de Titeuf. Le comité s’est formé autour d’Arthur Anthamatten, administrateur de l’Hôtel Ibis dédié à la BD qui a convaincu David Junod, administrateur du Théâtre de Carouge et François Bellanger, avocat et bédéphile. Ce trio complémentaire a planché sur un projet inclusif et populaire qui a reçu le soutien enthousiaste des autorités carougeoises et des Intérêts de Carouge. « Notre envie n’était pas de créer un événement uniquement contemplatif, mais qu’il permette aussi au public d’être acteur de la fête », relève David Junod.
Le programme comprend des projections de dessins sur les murs du Vieux-Carouge et des environs ainsi qu’une série d’animations destinées à un public familial. « L’idée est d’animer la Cité sarde au sortir de l’hiver et, en même temps, de rendre hommage à Titeuf », soutient Arthur Anthamatten, soulignant que Carouge, par sa dimension humaine, se prête parfaitement à l’exercice. Le menu a été concocté dans l’esprit rassembleur et fédérateur du personnage célébré, sans oublier sa dimension « tendre et poétique », précise Arthur Anhamatten, lecteur de Titeuf de la première heure.
Ont aussi été mis dans la boucle les amis de Zep dont les dessinateurs du magazine Tchô pour une crêpe party au Théâtre de Carouge. «C’est une belle occasion de faire venir au TdC un plus large public», se réjouit David Junod impatient de voir la tour de scène se transformer en écran géant pour accueillir 100 visages de Titeuf… en langage titeufien on dirait: « C super mega Kill! ».