Histoire du Musée de Carouge

Le Musée de Carouge est un musée municipal inauguré en octobre 1984, suite à une importante donation faite à la Ville de Carouge par le peintre Emile Chambon.

Depuis sa fondation, le Musée est installé dans une maison typique de la ville, avec son jardin à l'arrière, édifiée pour un horloger du nom de Demontanrouge en 1789, alors que Carouge faisait partie des États du duché de Savoie (royaume de Piémont-Sardaigne).

Le musée se consacre principalement à la conservation du patrimoine carougeois et à l’organisation d’expositions temporaires en lien avec la vie locale. Il participe régulièrement aux manifestations de la ville et enrichit les connaissances sur Carouge et ses artistes grâce à ses publications.

Institution culturelle municipale, le musée a pour mission la conservation, l’étude et la valorisation du patrimoine historique et artistique de la ville. Ses expositions mettent en lumière le riche patrimoine culturel carougeois et son histoire, en faisant appel à des artistes et artisans locaux, dont les œuvres établissent un dialogue vivant entre passé et présent.

Sa rénovation en 2021 et sa réouverture ont insufflé un nouveau souffle, affirmant le musée comme un acteur majeur de la scène muséale genevoise. Il valorise l’exceptionnalisme de la cité sarde et le talent de ses créateurs, tout en rayonnant au-delà des frontières grâce au Concours International de Céramique, organisé tous les deux ans et en résonance avec l’histoire de la céramique à Carouge.

Lors de la publication du troisième tome du Dictionnaire carougeois consacré à l'urbanisme et l'architecture, les deux maisons mitoyennes, la maison Montanrouge, qui abrite depuis vingt ans le Musée, et la maison Delafontaine, ont fait l'objet d'une étude approfondie par Catherine Courtiau.

Ces bâtiments nous font remonter dans le temps et témoignent du caractère original des maisons du "Vieux Carouge". Leur histoire est étroitement liée, notamment depuis qu’ils appartiennent à la Ville de Carouge.

La maison à l’angle de la place de Sardaigne et de la rue Jacques-Dalphin, appelée "Demontanrouge" d’après son premier propriétaire, Jean Antoine Demontanrouge, horloger royal, a été construite entre 1788 et 1790 sur une parcelle acquise en 1787. Elle jouxte la maison de Claude François Delafontaine, érigée entre 1789 et 1792.

Conformément à l’Ordonnance de 1787 rédigée par Lorenzo Giardino, architecte officiel de Carouge, la maison devait respecter un modèle strict de façade. Cependant, certains éléments, notamment côté place de Sardaigne et dans le petit édicule donnant sur le jardin, semblent inachevés. La coursive côté jardin a été fermée en 1938 et remplacée par un balcon.

Au fil des siècles, la maison a connu plusieurs propriétaires : François Sébastien Demontanrouge, Jean Georges Mussard, puis Clément Coppier au début du XXᵉ siècle. Elle a également abrité un pensionnat de jeunes filles dirigé par Mademoiselle Dusseiller et, plus tard, les appartements et le cabinet du docteur Henri Oppikofer.

Après son acquisition par la Ville de Carouge en 1977, d’importants travaux d’aménagement ont été réalisés en 1980 par l’architecte F. Willy Lups pour accueillir le Musée de Carouge et étendre la Bibliothèque municipale. Bien que la Bibliothèque ait quitté les lieux en 1998, les maisons Demontanrouge et Delafontaine restent aujourd’hui des lieux centraux de la vie culturelle carougeoise, abritant notamment le Musée et le Service des affaires culturelles et de la communication de la Ville.

Retrouvez l'Histoire du jardin du Musée de Carouge sur la page dédiée:

En savoir plus sur le jardin du Musée

Le Musée de Carouge, cœur vivant du patrimoine et de la culture locale, s’inscrit au centre de la vie carougeoise depuis sa création. Sa rénovation récente illustre l’attention portée à la conservation de l’histoire tout en offrant aux visiteurs un espace modernisé, adapté aux expositions et aux événements culturels.

"Le Musée de Carouge est une porte d’entrée sur la ville, son histoire, sa culture et son art. C’est encore plus vrai aujourd’hui qu’hier. Les rénovations entreprises en 2019 pour mettre le bâtiment aux normes, en matière de sécurité et de consommation énergétique, ont permis d’offrir à ce lieu emblématique et central de la Cité sarde un nouvel accueil, harmonieusement intégré à l’ensemble architectural du côté de la place de Sardaigne. En outre, ces améliorations ont permis de libérer un peu plus d’espace pour les expositions. Sans rien lui enlever de sa valeur patrimoniale, la restauration donne un supplément d’âme à cette magnifique et historique maison carougeoise, encore, de nos jours, parfois appelée "Montanrouge" du nom de son premier propriétaire en 1790, Jean Antoine Demontanrouge. L’édifice à l’architecture si typiquement carougeoise avec son jardin intérieur, où règne un climat méditerranéen, est, depuis 1984, consacré à la conservation et à la valorisation du patrimoine carougeois.

À ce passé, la rénovation récente est venue offrir un futur. Avec ses expositions temporaires et ses collections, le Musée de Carouge reste plus que jamais le lieu privilégié pour les artistes que la commune a toujours à cœur de défendre, comme en témoigne aujourd’hui cette carte blanche laissée à Albertine. De son trait fin et poétique, la dessinatrice et illustratrice genevoise a, depuis de nombreuses années, tissé un lien fort avec Carouge. À elle, et à ses condisciples, il est aussi offert un nouvel écrin pour mettre en lumière leur énergie et force créatrices afin de la partager avec le public carougeois, mais aussi celles et ceux qui, flânant au détour de la place de Sardaigne, seront irrésistiblement attirés par la transparence du nouveau pavillon. Ce public trouvera les informations et les conseils pour satisfaire sa curiosité d’en apprendre davantage sur Carouge, et nourrir son envie d’y revenir."

Discours de Stéphanie Lammar, ancienne Conseillère administrative déléguée à la culture